Le département américain de l’Intérieur a ajouté le cuivre, l’argent et le charbon métallurgique à sa liste de « minéraux critiques », augmentant ainsi la probabilité que ces matériaux soient inclus dans de futures politiques tarifaires.
Ces trois matériaux figurent parmi les dix éléments ajoutés jeudi à la liste, mise à jour tous les trois ans par le Service géologique des États-Unis (USGS). Cette liste détermine quels minéraux sont inclus dans la prochaine révision de la Section 232, qui concerne les droits de douane appliqués pour des raisons de sécurité nationale. Elle joue également un rôle dans la détermination des projets nationaux susceptibles de recevoir un soutien fédéral.
L’administration Trump a fait de la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques une priorité majeure, tout en élargissant considérablement la définition de ce qu’est un « minéral critique ».
Plusieurs des ajouts concernent des matériaux que les États-Unis produisent déjà en grande quantité et exportent, tels que le charbon métallurgique et le bore. L’USGS a indiqué que le bore avait été ajouté après des contributions des producteurs industriels en Californie.
« Cette liste envoie un signal au marché sur les priorités du gouvernement américain », a déclaré Gracelin Baskaran, directrice du programme de sécurité des minéraux critiques au Center for Strategic and International Studies (CSIS).
« Il sera plus facile d’obtenir un soutien gouvernemental pour un minéral désigné comme “critique”. »
Alors que l’ajout du cuivre et du charbon était largement attendu, l’inclusion de l’argent pourrait bouleverser le marché du métal blanc si des droits de douane étaient instaurés.
Suki Cooper, analyste chez Standard Chartered, a déclaré que la question de savoir si les États-Unis imposeraient des droits sur l’argent restait « floue ». L’inclusion de l’argent sur la liste constitue, selon elle, « la première étape de ce processus ».
Cependant, les États-Unis ont déjà inclus plusieurs codes douaniers de l’argent dans leur liste d’exemptions tarifaires, ce qui laisse entendre que certains types d’argent ne seront probablement pas concernés.
Les craintes de possibles droits de douane sur l’argent ont entraîné une forte accumulation de stocks à New York — où les réserves ont atteint un niveau record le mois dernier — et ont provoqué des pénuries temporaires à Londres.
Les États-Unis importent environ les deux tiers de leur argent, largement utilisé dans l’électronique, les panneaux solaires, la joaillerie et comme actif d’investissement. Les prix de l’argent ont atteint des niveaux records de plus de 50 dollars l’once en octobre, en raison de la hausse de la demande industrielle et des investisseurs.
Parmi les autres ajouts à la liste figurent le plomb, le phosphate, le silicium, l’uranium et le rhénium, utilisé dans les moteurs à réaction.
L’USGS a également identifié certains éléments présentant le risque le plus élevé de perturbation des chaînes d’approvisionnement, notamment le rhodium, le gallium, le germanium, le tungstène, plusieurs terres rares et la potasse, principalement importée du Canada.
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